vendredi, février 24, 2012

Alcohsonic - Songs From The Delirium Tremens World (2008) - A suivre de très prés...

Alcohsonic - Songs From The Delirium Tremens World (2008)

Sur scène, l’effet est saisissant, à peine ont-ils foulé les planches que l’on se retrouve plonger en plein rêve rock n’rollien, flanqué à sa gauche d’un stone-trucker tout droit sorti d’une horde de fans velus de Karma to Burn à la basse et à sa droite d’un guitariste empreint d’une discrétion qui ne laisse pas deviner le feu qui va suivre, ainsi flanqué donc, c’est la ré-incarnation du Steven Tyler qui se cale derrière le pied de micro. Evidemment, la petite troupe est aussi dotée d’un batteur, mais qui, depuis Spinal Tap, se soucie du batteur ? Non je déconne, c’est important quand même. C’est donc visuellement que l’on se prend la première claque ce soir là au Nouveau Casino où les gaillards ouvrent, excusez du peu, pour le mythique Brant Bjork, ex batteur de Kyuss et Fu Manchu pour ceux qui vivraient sur une planète dépourvue de désert.


Très vite, le souvenir d’Aerosmith de la grande époque se fait évident, non seulement par les pauses et la dégaine générale du chanteur, mais aussi par la musique jouée (Follow Me, I'll Flee From You, ), rock n’roll, purement et simplement (Mojo Driver , les portes dites vous ? celles sans lesquelles les Dupont aériens n’auraient sans doute jamais existés car aussi surement que l’on ne peut imaginer un repas sans Badoit (quoique) on ne peut imaginer un Tyler sans Jim Morisson), dans la grande tradition des groupes fondés sur l’antagonisme chanteur-guitar hero (Stones, Aerosmith donc et Guns n’Roses pour faire court). Guitar hero, et oui, rien de moins, le mot est lâché tant, ce soir là la six cordes fut à la fête, distillant un catalogue d’influences impressionnant (Joe Perry, bien sûr,Guns (I'm Your Man), ZZ Top (évident), bref toute une tripoté de gratteux mémorables dont les plus récents descendants sont à chercher du coté de Firebird et autres The Answer), finissant par se mélanger tellement qu’il en ressort un son original et un jeu très personnel. La rythmique variée est loin d’être en reste et c’est un groupe solide et cohérent qui se mit très vite le public dans la poche.

L’impression dégagée sur scène se confirme sur l’album avec des titres qui, s’ils restent bien dans une veine estampillée du meilleur rock des 3 décennies passées, dessinent un paysage sonore extrêmement varié et jamais répétitif. Le trippant Hanuman' Chest vous envoie directement dans la chaleur moite du continent indien. De façon assez inattendue, c’est à l’aspect le plus calme et apaisé de Black Sabbath que les Alcohsonics rendent hommage (involontairement ?) le temps d’un The Cathodic Way of Life qui n’est pas sans rappeler le Planet Caravan des glorieux ancêtres. Le gimmick de guitare sur You're Not Rock n' Roll (qui sera judicieusement dédié à Christine Boutin et Philippe de Villiers, lors du concert, en remerciement de leur action superbe pour tenter de faire interdire le festival (prétendument sataniste) Hellfest) n’est pas sans rappeler un riff des Red Hot (j’ai la flemme de rechercher sur quelle chanson) élargissant encore, avec bonheur, l’éventail des références et débouchant sur un solo d’anthologie avant que les chœurs ultra virils et efficaces d’un viking aviné (serait il possible que ce soit le chanteur de Clutch ?) viennent clôturer ce titre tout en efficacité. L’album se termine sur Delirium Song, tout en chœur soul gospel, que ne renieraient pas les Black Crowes.

Souvent classé comme Stoner, l’étiquette se révèle vraiment réductrice, comme pour tout groupe important, et même s’il est vrai qu’il s’aventurent de temps en temps sur ces terres (l’excellent I'm Your Man), les parisiens livrent, avant tout, avec ce Songs From the Delirium Tremens World un album gorgé de rock n’roll, de feeling et non dénué d’humour (je vous laisse écouter l’intro et l’outro) qui les place dans la catégorie des espoirs à ne pas louper. Ce, d’autant plus, que l’album a maintenant quelques temps déjà (2008) et que les récents concerts ont prouvé que leur progression était continue.

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