dimanche, février 26, 2012

The Black Angels - Phosphene Dream (2010) - La lumière tout au fond du tunnel ?

The Black Angels - Phosphene Dream (2010)

Dans la catégorie des groupes contemporains psychèdéliques chimiquement fortement chargés, les 2 premiers albums des Black Angels avaient surpris et charmés par leur noirceur et le coté plombé et désespéré des compos. Loin des petites fleurs et du tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil le groupe d’Austin, ouioui comme le 12th Floor Elevator,le groupe donc optait pour un psychédélisme beaucoup plus urbain et claustrophobique, opiacé, forcément...


Le disque commence et immédiatement, on est en terrain connu, on commence à s'installer confortablement dans ce ronronnement familier, douillet, connu et rassurant et là, sans prévenir, le groupe suprend en cassant sans prévenir ce traintrain trop prévisible, dès la première moitié du premier titre. Excelente idée qui a pour effet immédiat d'attiser la curiosité et donc l'attention de l'auditeur !
Le disque déroule et les surprises s'enchaînent: petit coté psyché-pop qu’on ne leur connaissait pas forcément sur le second titre, comme s'ils avaient décidé de s’offrir un peu de lumière, une petite ballade au soleil, blafard certes, comme un soleil de Novembre, comme un Sunday Afternoon au grand air, ou au Telephone.

Structures harmoniques légérement hindouisantes (on pense parfois au Paint it Black de…. Qui déjà ?!) et orgues hantés sont évidemment au rendez vous, juste portés par une batterie qui, pour être réduite à son minimum vital, n’en reste pas moins immensément présente et indispensable, sortant souvent du carcan purement rythmique pour venir se méler de mélodie aussi. Aux lourdeurs opiacées de Direction to See a Ghost, on trouverait presque un coté Swinging London à ce Phosphene Dreams par instants.

Car oui, c’est sans doute la révélation de cet album, plutot que de continuer à passer leur temps à gober toutes les couleurs possibles et imaginables de cachets qui passent à leur portée dans leur cave de répéte, les Angels ont décidé de sortir un peu. Leur musique y gagne en vie et en oxygène, ce qu’elle perd, bien evidemment, en claustrophobie paranoiaque. Plutot que de ruminer des cris de désespoir, de détresse, des appels à la révolte ou plutôt à la prise de conscience de l’inertie et l’abrutissement de nos sociétés, c’est comme si soudainement Alex Maas et sa bande s’étaient réveillés un matin en décidant de, presque, prendre la vie du bon coté. Pour preuve, le format plus « conventionnel » de la durée des titres. Plus de longue descente aux enfers sans fin ici, mais des vignettes d’humeur changeante, toujours révoltées, désabusées mais peut être plus « optimistes » que par le passé. Faut il voir dans The sniper, qui m'évoque étrangement Led Zep, un retour d’acide datant de leur tournée en ouverture de Wolfmother ? allez savoir….

Histoire de ne pas effrayer les afficionados des 2 albums précédents, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, on reconnait parfaitement la pâte Black Angels sur ce nouvel album, le talent de composition du groupe et son univers, mais plutôt que de labourer stérilement et sans relâche le même sillon, ils s'ouvrent un peu...qui s'en plaindrait ? certainement pas les Black Mountain qui semblent prendre le même chemin.


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