dimanche, février 26, 2012

Guns n’Roses – Paris Bercy – 13 Septembre 2010

Guns n’Roses – Paris Bercy – 13 Septembre 2010

 

Est ce parce que sur le très représenté ce soir Chinese Democracy figure une chanson intitulée Riad N' The Bedouins qu'Axl Rose est de toute évidence pris d'une passion soudaine pour les loukoums ? Peut être bien et comme ce n'est pas le genre de la maison que d'attaquer les gens sur leur physique, on ne fait pas ici référence a l embonpoint somme toute assez bien dissimule de l'ex sex symbol ultime du rock. Pas plus que l'on ne s'étendra sur son visage bouffi et, selon toute vraisemblance, copieusement botoxé, qui le fait étrangement ressembler au Renaud époque cure de desintox que l'on a connu il n'y a pas si longtemps comme le faisait remarquer fort judicieusement une perspicace jeune fille du public. On passera enfin presque sous silence le douloureux gros plan sur les mains de grande mère arthritique auquel on eut droit sur tous les écrans géants de la salle pendant un long passage solo du sieur Axl au piano le temps d'un long clin d'oeil a Pink Floyd. Oui on passera sur tout cela, après tout, l'age n'épargne personne et pas plus les vieille gloires du rock que les antiques milliardaires généreuses mécènes de notre petit monde politique.


Est-ce cette potentielle nouvelle passion pour les loukoums qui expliquerait que, tout entier aspiré par sa gourmandise légendaire, il n’ait pas vu le temps passer ? On, c’est pas qu’on se soit emmerdé en l’attendant, non, au contraire, on aura eu l’occasion de bien rigoler avec les improbables Murderdolls (ce nom !) que Wikipédia définit comme « un groupe horror punk américain aux tendances hardcore. », bref une espèce de sous sous Alice Cooper Band maquillé à la Kiss et dont la partie la plus osée du show voit le chanteur faire tourner un superbe parapluie noir au dessus du public sur lequel on peut lire FUCK, rappelant ainsi habillement les paroles de la chanson en cours. Grand guignol à tous les étages, les premiers rangs ont l’air de plutôt bien prendre la plaisanterie, réservant un accueil plus que cordial à ces pas si nouveaux venus d’une scène horror punk dont on peut penser que les plus fiers représentants seraient peut être plutôt à chercher du coté de chez nous. Les rangs du fond par contre goutent un peu moins la plaisanterie qui se déroule au même moment au bar du fond avec de larges bières pour la modique somme de 8 euros…à croire que certaines salles de concert tentent de se tirer la même balle dans le pied que les majors du disques proposant des mousses de piètre qualité pour des sommes astronomiques.


Mais bon, les goûts, les couleurs et le prix des mousses, finalement, quand on vient assister au show du plus grand groupe de rock n’roll de son époque, pour ceux qui étaient encore trop jeunes, ou même pas encore arrivés sur la planète, aux heures glorieuses des Stones ou de Led Zep, qu’est ce qu’on en a foutre du groupe de première partie ? Quoi ? AC/DC au Stade de France ils avaient Slash en 1ère partie ? mouais ...et alors ? euh…et….euh….d’abord elles coutent encore plus cher les bières au SdF, na ! Dons passons sur les premières parties, franchement, avant de passer devant le stand merchandising (avec ses nouveaux TShirts à seulement 30 euros, bon j’arrête parce que c’est facile de critiquer tous les prix quand on est milliardaire, sisi jvous jure, tout comme il y a des philosophes milliardaires, enfin, il n’y en a qu’un (copyright Godgiven), il y a aussi des bloggers milliardaires), je disais donc, qu’avant de passer devant le stand merchandising et d’apercevoir les TShirts, on ne savait même pas comment s’appelait la première partie.

Tant qu’on en est à parler bières et merchandising, évoquons ensemble, si vous le voulez bien, juste un instant, les toilettes. Histoire de laisser à Axl le temps nécéssaire pour être sûr de bien avoir son heure et demi de retard réglementaire, histoire que chacun puisse une nouvelle fois s’extasier sur son statut idéal de rock star ultime qui, dans un geste de rébellion splendide, de doigt levé à la face de son public de toute façon par définition d’avance conquis par le prix que lui a couté sa présence ici, dans cette attitude (fuckin attitude) de défi, donc, sait se faire désirer. Ah bah le temps de trouver toutes les excuses les plus fan-atisées pour expliquer le retard du bel Axl, voilà que les lumières s’éteignent ! Hystérie collective immédiate… si on sait où on est ? oh que oui… ah bah non ! Il ne nous demande même pas si on « know where we are ? ». C’est la meilleure ! Ca fait tout drôle un concert de Guns qui ne commence pas par Welcome to the Jungle, c’est donc l’assez indigeste Chinese Democracy qui ouvre les hostilités. L’hystérie retombe du coup un petit peu, pour laisser la place à une observation dubitative.

P**** mais ils sont combien sur scène ? Pas évident de voir mais tout porte à croire qu’ils sont nombreux. OK Axl est rapidement identifié, difficile de le manquer, il arbore, comme à la grande époque, un look des plus improbable entre mac et....extraterrestre ? Extraterrestre sous acide ? Ouais quelque chose comme çà, par contre, et même si on a déjà dit que l’on insisterait pas sur le physique, les nouvelles « formes » d’Axl semblent maintenant complètement l’empêcher de se livrer aux performances athlétiques qui ajoutaient encore, comme si c’était nécessaire, vie et énergie aux prestations du groupe à sa grande époque. Du coup on se prend à trouver, de prime abord, que tout cela manque un peu de patate. Mais bon, après tout c’est peut le titre d’ouverture qui manque, même sur album, de patate, après tout c’est difficile de juger car, reconnaissons le dès maintenant, Chinese Democracy n’est pas à proprement parler un album qui a longtemps squatté la platine après sa sortie. Non, il faut être honnéte, c’est pas franchement cet album que l’on est venu écouter presque religieusement ce soir, non. Donc OK ce titre d’ouverture sonne assez mal, mais c’est peut être voulu. Le temps de se perdre en interrogations sur la production pourtant dantesque du dernier album en date que déjà les pieds ne touchent plus terre, la tête explose, les yeux jaillissent le leurs orbites, les oreilles se dressent en une érection aussi puissante que soudaine et du fond des entrailles de toute la salle jaillit un cri barbare de libération, de joie, de révolte….oh ouiiiii cette fois c’est la bonne We’re in the fuck*ng Jungle Baby, We Gonna Diiiiiiiiiiiiiiiiiiiiieeeeee…..

Retour instantané 18 ans plus tôt, yaourt, playback, suraiguë ou dangereusement trop bas, tout le public hurle en chœur…. my serpentiiiiiiiine…. pas de temps mort, I saw your sister in her Sunday dress....facile, so easy, l’enchaînement, attendu mais toujours aussi jouissif, pourtant…Pourtant derrière les clameurs de la foule, il y a un petit quelque chose qui cloche, c’est pas encore hyper perceptible, mais comme un grain de mure coincé entre 2 dents, çà risque de devenir franchement horripilant très rapidement. Petit à petit le doute s’installe et, dès l’intro de Mr Brownstone, çà devient une évidence ! Oui, c’est clair, le son est dégueulasse. On s’en serait douté, donc la surprise ne vient même pas de là, la voix d’Axl est noyée au milieu d’un océan d’effets divers et variés et, les rares moments où on peut l’entendre « brute » la différence saute aux yeux. Certaines mauvaises langues, ou plutôt certains participants des premiers rangs iront jusqu’à dire qu’à bien des reprises il chantait en playback…à voir, mais çà n’aurait finalement pas grand-chose de surprenant. Non que la voix d’Axl ait pris quelques années, rien de scandaleux à çà, c’est le lot de tous les chanteurs d’exception et Dieu sait qu’Axl en fut un.

Par contre, là où çà commence à devenir franchement gênant, c’est que l’ensemble sonne incroyablement mou du genoux, presque aseptisé, un comble pour un groupe comme Guns. Aseptisé à l’image du look de teenage rebel de pacotille de Richard Fortus, à mi chemin de Motley Crue et de Dave Navarro, le son en moins malheureusement. Ils ont beau être 3 sur scène, auxquels il faut ajouter la section rythmique et pas moins de 2 claviers, les guitares ne sont pas à la fête ce soir. D’ailleurs, le son est à l’image de…l’image. Derrière un Axl Rose statique et robotique, nos 3 compères à 6 cordes (soit 22 cordes sur scène ce soir si l’on compte la basse, et qu’on exclue les « vocales » de qui vous savez) virevoltent tant et si bien qu’ils finissent par se gêner les uns les autres rendant leurs cavalcades un peu veines et stériles. Au niveau du son c’est exactement la même chose : mou, plat et sans agressivité aucune, le mur de gratte se trouve encore affaibli par le bloubiboulga indigeste dans lequel nos 2 pianistes en chef (dont Dizzy Reed qui fait presque figure de membre historique ce soir) tentent de le fondre. Evidemment, techniquement parlant, les zicos qui accompagnent Axl sont impeccables. Ron Thal, dit Bumblefoot, arpentant la scène le plus clair de son temps armé d’une guitare double manche dont il n’utilisera, bien entendu, que celui du dessous. Superbe image que ces 5 manches réunis autour d’un dernier planté derrière son pied de micro. Belle image oui mais qui rend malheureusement bien inoffensifs les assauts de Mr Brownstone, You Could Be Mine, Rocket Queen ou encore Nightrain, pour ne citer que les titres sur lesquels la mollesse du tout était la plus évidente.

Au final cette armée de guitaristes fait plutôt penser à du Véronique….sans son. Raccourcit qui sied à merveille au spectacle quand, à son tour, Axl prend possession du piano pour un enchaînement très Elton John : Goodbye Yellow Brickroad/Someone Saved My Life Tonight, avant de déboucher sur une version speedée/ massacrée/ bâclée (faites votre choix) de November Rain, rare incursion dans les Use Your Illusions, avec les 2 scies/ reprises que sont Knockin on Heaven’s Door et Live and Let Die et une version totalement instrumentale de Don’t Cry qui ne permettra donc pas de savoir s’il s’agit de celle de l’album jaune ou de celle du bleu (les fans comprendront).

Evidemment, à l’exception de la section rythmique, chaque protagoniste aura le droit à son petit solo, histoire de ne froisser l’égo de personne. Thème de James Bond ou de la Panthère Rose, ou jam autour du floydien Another Brick In The Wall Part 2, rien ne sera épargné au calvaire des métalleux présents dans la salle (une pensée émue à tous nos amis en T-Shirt Motorhead croisés çà et là). Enfin, tranquillement, on arrive au rappel, enfin, disons que les heureux possesseurs d’automobile, de scooter, de vélo ou d’hélicoptère privé arrivent au rappel. Les galériens des transports en commun ont déjà quitté la salle depuis un petit moment, les facéties du père Axl les condamnant au dernier métro. A l’image de tout le reste du concert, même sur le rappel, le son ne sera pas meilleur. J’entends déjà quelques voix discordantes me dire « ouais mais mec, on le sait déjà, le son a Bercy il est dégueulasse, ce genre de groupe faut le voir dans une petite salle ». Ce à quoi je répondrais d’abord qu’il y a bien peu de chance qu’un jour Axl vienne se produire au Paquito et que surtout, si l’infâme bouillie sonore qui sortait des amplis pouvait être prévisible, il n’en allait pas de même du son édulcoré des guitares. Quand Slayer, Metallica ou tant d’autres brûlent les planches du POPB, jamais ce qui sort des amplis ne sent la guimauve réchauffée.

Finalement, la déception du spectacle d’Axl a été à la hauteur de l’excellente surprise qu’avait été la prestation de Slash en 1ière partie d’AC/DC en juin dernier mais …. jugez en vous même


Prenons au hasard Rocket Queen (version Bercy) :



et la même quelques mois plus tôt interprété par un bien mystérieux pistolero de la 6 cordes en 1ere partie d’AC/DC somewhere around Paris :



Vous le voyez là maintenant l’effet loukoum sur l’une des 2 versions ? ;-)


Enfin, en mélangeant un peu des 2, et en faisant un bond arrière dans le temps, la “vraie” version live, si l’on peut s’exprimer ainsi :

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