vendredi, février 24, 2012

Toro Y Moi - Causers of This (2010) - Du Phoenix sur (vieille) cassette

Toro Y Moi - Causers of This (2010)

Aucun doute possible, Chaz Bundick (ici connu sous le nom de Toro Y Moi) possède sans doute une belle collection de synthés vintages et de boites à rythme d’un autre âge. Il s’en sert, en use et en abuse, tout au long de ce long albums (étonnement seulement composé de 11 titres d’une durée moyenne de moins de 11 minutes). Si d’aucun prétendent qu’un groupe comme Phoenix fait de la musique pour trentenaires qui n’écoutent pas de musique, entendant par là que dans le style consensuel on peut difficilement faire mieux (ou pire selon vos goûts), ni trop lent, ni trop rapide, ni trop mou, ni trop violent, ni trop dansant, ni trop cérébrale, bien au miyeux comme une sorte de Modem musical, qui, par contre, saurait rencontrer son public, si d’aucun, donc, prétendent celà, ils seront sans doute surpris d’apprendre qu’il existe un énergumène du coté Columbia (Caroline du Sud), qui pratique une musique que l’on pourrait qualifier de Phoenix expérimental.

Oui oui, vous avez bien lu juste au dessus (et pas seulement la phrase la plus longue qu’il soit possible d’écrire), du Phoenix expérimental ! C'est-à-dire un style du musique qui conviendrait au plus grand nombre des gens peu regardant sur l’originalité, à la recherche d’une ambiance légérement happy (mais pas trop) pour mettre en papier peint sonore de leurs diners entre amis, entre 2 couches à changer et un débat de fond sur ces salauds de gens qui ne trient pas encore leurs poubelles. « Qui conviendrait » disais-je car, notre ami Toro s’amuse à glisser dans ses compos pleins de petits gimmicks décalés, et surtout cassures de rythmes inattendus, faux départ de pistes, voix qui se met à fondre et dégouliner comme si le vinyle rendait l’âme sous la canicule, pas mal d’effets en fait qui font penser à la lointaine cassette qui, quand la bande commençait à vieillir un peu, produisait exactement le même effet.

La cassette ? voilà franchement l’astuce pas con. Donner à entendre à un public sans doute bien ciblé, la musique qu’il aime, tout en loin rappelant les souvenirs de ses premiers émois musicaux, çà, il faut bien le reconnaitre, c’est futé.

Personnellement, déjà à l’époque, quand mes cassettes commençaient ainsi à montrer des signes de faiblesse, çà me mettait hors de moi et provoquait une irritation difficilement descriptible, alors je vous laisse imaginer quand, en plus, la musique qui est sur la dite cassette ressemble franchement à du Phoenix peu inventif (pléonasme ?).

Avec le succès que rencontre, tout autour de la planète, le groupe qui sans cesse renait de ses cendres, aucun doute que sa musique plaise, mais qui, franchement, a envie de l’écouter sur une vieille cassette usée jusqu’à la corde ? je vous le demande…

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